Espoir.d.un.meilleur.demain

Reflexions acides d'une ado attardee

Lundi 23 février 2009 à 20:19

Notre histoire d’amour était telle une partie de poker : passionnée et acharnée.


J’ai tout misé, pensais avoir  le meilleur jeu.


En fait tu m’as bluffé : toi, tu avais un meilleur jeu que moi.


Et au moment de mettre cartes sur table, j’ai tout perdu.


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Pix : Gettyimages

Mercredi 11 février 2009 à 18:52

Toutes les nuits je refais ce rêve, celui où tu veux bien de moi, Celui où tu laisses tomber cette mijaurée. Tu me câline à nouveau, ressers ton étreinte, pose de doux baisers sur mon front, comme tu le faisais avant.
 

Au petit matin je me réveille, avec quelques heures de sommeil dans la tronche, je prends une bonne tarte en pleine figure, j’ai la trace de l’oreiller sur la joue, et le ventre retourné. Je me remets sur le dos, regarde les étoiles qui scintillent au plafond de ma chambre, et verse quelques larmes. Elles viennent se loger au creux de mon oreille et tu sais à quel point je déteste ça. Alors je les essuie rageusement du revers de la main en me rappelant avec quelle délicatesse tu les essuyais toi-même, pour ne pas que je m’énerve plus. Et puis je me lève brusquement pour aller affronter une nouvelle journée.


 
Je lèche les bottes des gens huit heures par jour, je fais bonne figure, tente de cacher mes blessures, et m’invente une vie qui rassure parce que je ne sais pas vivre dans le futur.


 
Je n’arrive pas à t’oublier, vis encore dans le passé, dans le souvenir de tes baisers.


 
Après tout même si je les rencontrais, qu’est ce que ça me ferait ? Une belle jambe ? La vie n’en serait pas plus belle pour autant…! Pourtant je reste fascinée devant tant de charisme. La musique aux oreilles, et la poudre aux yeux.



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Mercredi 11 février 2009 à 1:16

Son sac est bouclé. Elle a tout, du moins elle le pense. Carte d’identité, billets d’avion, téléphone, ordinateur portable et un peu de liquide qu’elle a retiré de son compte en banque qui cri famine depuis quelques mois. Dans quelques heures, elle fait le grand saut, elle troque ses montagnes et son lac pour la fraicheur humide et les 18°C estivales Ecossais. Elle plaque tout, et arrivée à l’aéroport de Genève, elle se retourne, personne à qui dire au revoir, non. Elle se retourne, comme on se retournerait sur le bord de sa propre tombe, regarde en arrière, et défilent devant ses yeux, les images de toute une vie, aussi courte soit elle pour l’instant.
Elle n’a que 4ans et pourtant déjà bien du mal avec les rapports humains. Mais on ne se souvient pas grand-chose de cette époque… Alors elle décide de faire l’impasse et d’atterrir directement en 2001.
Elle regarde ses cahiers d’école avec un air impuissant. Oh non, ça elle n’y comprend rien, et ce, malgré le fait qu’elle ait redoublé et que, par conséquent, elle étudie le programme pour la deuxième fois. Alors elle les referme avec rage et va se coucher avec l’espoir que demain elle aura peut-être une illumination, un éclair de génie qui l’aidera à remplir sa copie de devoir. En fait, son illumination lui viendra de son prof de sciences, cet enculé qui plonge son regard dans ses décolletés pendant les devoirs et qui, lorsqu’elle lèvera la main, accourra auprès d’elle pour lui chuchoter quelques réponses au creux de l’oreille. Moui. C’est moyen. Mais c’est la seule manière d’avoir une note convenable. Et puisqu’elle n’a la moyenne dans pratiquement aucune matière, si elle peut l’avoir quelque part, même en sciences, même si elle déteste ça, elle emploie n’importe quels moyens, tant que ça peut rassurer ses parents. Ah si ! L’anglais. Elle aime l’anglais, et elle prend plaisir à le parler et l’apprendre. Et elle se raccroche à cette matière pour se dire qu’elle n’est pas totalement incapable.
Ca y est son année de 4ème est finie. Emballé, c’est pesé, elle passe en 3ème avec une petite moyenne de 11,5. Ses professeurs commencent vraiment à croire qu’elle n’en fait qu’à sa tête et qu’elle n’a pas envie de travailler.
La rentrée se passe comme chaque année, une boule callée au fond du ventre, les dents grelottantes, la peur aux entrailles de ne pas se retrouver dans la classe de sa meilleure amie. « La peur aux entrailles », vous trouvez ce terme excessif ? Moi je le trouve juste, parce que c’est ce qu’on appréhende chaque année : la solitude.
Pour cette année là, ça n’a pas raté, leurs professeurs les ont séparé, les inséparables… Et elle a cru qu’elle allait en vomir. Peut-être même faire un malaise. Pourquoi pas ? Ca serait classieux de se faire embarquer par les pompiers au beau milieu de cette cour de récré. Elle serait au centre de toutes les attentions. Mais en fait il ne se passe rien, elle ne trouve même pas la force de pleurer. Elle rejoint sa classe, qui comme elle l’appréhendait, était déjà soudée. C’est ainsi que se déroule les premiers temps, entre efforts et moqueries.
Les garçons la laissaient volontiers passer devant eux et leurs « gros » copains : « Hé les mecs ! Laissez passer Justine, elle est maigre ! », qu’ils criaient tous. « Baptiste laisse passer Justine, t’as vu comme t’es gros ? Et elle, t’as vu comme elle est maigre ? ». « Bien » songeait-elle intérieurement. Ne jamais répliquer, au risque de provoquer un flot d’insulte à son égard. Elle se rabaissait à passer devant eux, montrant du coup qu’elle était d’accord : Elle est maigre.
L’année passe à vitesse réduite et ça la pèse de plus en plus. Les moqueries encore… Elle les subit en réussissant à ne pas montrer que ça l’atteint. Et pourtant ! Mais les cours ! Toujours les mêmes difficultés. Elle met toujours des jolis débardeurs pour aller en cours de sciences, et elle travaille toujours aussi dur en anglais. Deux matières, deux ! Où elle arrive à assurer plus de dix de moyenne. Elle, elle en est fière de ces efforts, malgré les plumes qu’elle y laisse au passage, mais ses parents, eux, ça les inquiètent.
Les vacances de février pointent le bout de leur nez et aujourd’hui est un jour spécial. Elle a un rendez vous important. Un rendez vous qui va chambouler le cours de sa vie. Elle attend, accompagnée de sa mère, dans la petite salle d’attente, où il n’y a pour seules distractions, que des jeux pour enfants et un tableau coloré. « Ca promet », se dit-elle. On l’installe enfin dans un bureau où quelques instants plus tard une femme, d’environ 40 ans, l’accueille avec un sourire radieux. Elle la met à l’aise et lui explique de quelle manière va se dérouler l’entrevue.
Après plusieurs exercices qu’elle a trouvé « complètement cons », mais qui lui ont tout de même demandé plusieurs efforts, elle lui demande de répéter après elle des mots qui ne veulent rien dire.
« Elle me prend pour une débile profonde ou quoi ? ? » Se demande-t-elle.
Elle répète de manière disciplinée. Les premiers mots sont assez simples à retenir et répéter, et plus les lettres s’ajoutent plus elle se demande si finalement elle n’est pas qu’une débile profonde, parce qu’elle ne suit plus la cadence, qu’elle regarde la femme avec des yeux perdus.
La femme, Michèle, interpelle sa collègue, et lui montre les résultats. Les deux regardent la jeune fille d’un air désolé.
« Mais qu’est ce qu’elles ont ces deux là ? ? » Grogne-t-elle intérieurement.
« Tu te rend compte ? Elle n’a redoublé qu’une seule fois… ! »
Elle n’y comprend absolument rien.
Le verdict tombe : Justine, 15 ans, lit, ou plutôt déchiffre, comme une élève de CM2, fait des fautes d’orthographes plutôt affligeantes, et ne retiens rien à ce qu’on lui dit. Alors elle pleure. Parce qu’on vient enfin de lui apporter la preuve que tout n’est pas de sa faute, et que malgré toute la volonté qu’elle aurait pu y mettre, sa vie aurait été la même. Dans un autre sens, elle jubile, elle pleure d’une joie rageante de savoir que ses professeurs avaient tort.
Fin de 3ème, elle obtient son brevet de justesse. Dernier jour de cours, un de ces garçons qui la laissaient passer au self l’interpelle au milieu de la cour.
« Hé ! Justine ! T’es pas prise dans ton machin de cinéma là ! »
Aoutch ! Coup dur. En plus tout le monde y a assisté. Mais elle ne se démonte pas, elle n’est que 6ème sur la liste d’attente.
Peu importe tout ce qu’elle a pu endurer, elle y est arrivée… Pour une année. Oui, elle y est arrivée à aller dans son machin de cinéma, mais pendant une année seulement. Quand la vie vous sourie un tant soit peu, les difficultés reviennent toujours au galop.
On la baltringue de seconde générale en seconde technologique, et de seconde technologique en 1ère année de BEPA. Mouais. Le cinéma c’était mieux, mais le tourisme c’est pas mal. Elle enchaîne enfin les réussites, et ça lui remet du baume au cœur. Elle aime et, est aimée en retour, elle a son BEPA, un contrat d’apprentissage en hôtellerie et un sacré caractère. L’époque où Justine se faisait marcher sur les pieds est bien révolue.
Alors elle quitte le nid familial, s’installe dans son petit chez elle, et travaille dur. Mais rien n’est gagné. Qui a dit qu’il fallait être concentré pour travailler à la réception d’un hôtel 3*** ? Ridicule ! Pourtant vrai !
Elle subit, elle encaisse. La première année est dure, mais pas autant que le premier été qu’elle va passer à travailler dans cet hôtel. Il la quitte, il a rencontré quelqu’un d’autre. « Il » c’est le garçon qu’elle aimait à la folie. Alors elle se morfond, se demande qu’est ce que cette pétasse mal peignée a de plus qu’elle ? Elle le hait autant qu’elle l’aime. Elle l’aime à en fumer clope sur clope, à en boire à la déraison, à en être incapable de rappeler les garçons qui lui donnent leurs numéros-pas même capable de coucher avec le premier venu- à en manger des quantités de bouffe impressionnantes- à s’en retrouver face à la cuvette, incapable de se fourrer les doigts au fond du gosier. Elle a tenté d’oublier à coup de cachet. Mais ils n’ont réussit qu’à lui donner un regard vide de toutes émotions, un vrai cœur de pierre, incassable et un sale caractère pour couronner le tout. Tout pour la rendre détestable aux yeux de tous.
Elle s’enferme dans la musique, le rock’n’roll, ses mélodies rageuses, et ses voix rocailleuses. Et puis elle se surprend à écouter ce que tous ces amis appellent poliment « de la merde ». Mais elle s’en fout, elle est seule, elle est mal, et cette voix cristalline, ces airs mélodieux qui la prend aux trippes, lui remettent du baume au cœur. Et puis elle écrit, elle se rend compte que c’est exutoire. Les « Et si » deviennent sa spécialité. Son imagination déborde toujours de trop. Les « Et si » elle les adore. Parce qu’avec les « Et si » tu refais une vie en même pas quelques minutes. Alors elle refait un monde, elle refait sa vie aux cotés de ceux qui la font tant rêver.
C’est ainsi qu’elle l’a rencontré. « L’a » c’est Allison. Elle aussi a l’air d’aimer les « et si ». Une grande complicité s’installe, la musique, et eux, ceux qui font « de la merde », les Tokio Hotel, les rapprochent.
On dit que ça fait toccard de trouver des potes sur internet. Mais elle s’en moque bien. Elle a retrouvé le sourire. Début mars 2008, c’est la consécration de même pas un an d’échange par internet. Le concert qu’elles ont attendu toute une vie. Le genre de concert où tu ressors totalement chamboulé par tant de charisme. Ce soir là, ils n’ont chanté que pour elles deux.
Fin de deuxième année de BAC, qu’elle obtient avec mention. « Belle revanche » pense-t-elle.
Il la rappelle pendant le mois de juillet. Il, le même qui l’a fait souffrir pendant près d’un an. Ils sont de nouveau ensemble et elle se demande si c’est pas à son tour, à lui, de souffrir un peu. Alors elle le prend, histoire de baiser un peu, se faire entretenir, consciente que dans quelques mois elle plaquera tout.
Elle rompe lâchement de la même manière qu’il avait osé le faire il y a un peu plus d’un an en arrière. C’était le 16 juillet 2007 dans ses souvenirs. Il l’avait fait par message vocal. Entre eux tout avait commencé par un e-mail hasardeux et elle se souvient encore que c’était le 16 août 2003. Tout s’est terminé de la même manière, par e-mail.
Aujourd’hui elle a l’impression de respirer à nouveau. Elle ressent chaque bouffée d’air qui s’engouffre en ses poumons comme un cadeau.
Alors devant la porte d’embarquement elle sourit en repensant à toutes ces péripéties, à tous les gens qu’elle a rencontrés et qui l’ont transportée.
Marie Laure, sa mère. Elle était toujours fourrée dans ses jupons jusqu’à ce que la crise d’adolescence pointe le bout de son nez. Elle ne lui en a jamais autant voulu de l’avoir mise au monde qu’à cette période. Mais au fond, elle a toujours été la petite fille timide et apeurée qui n’avait d’yeux que pour sa mère. Elle n’a pas toujours eu les bons mots, les bonnes paroles. Mais c’est sa mère et elle l’aime.
Franck, son père, dont elle a hérité un nez démesuré, un sens de l’humour au ras les pâquerettes qui fait rire que la petite famille de quatre, et une incapacité inquiétante à dévoiler ses sentiments.
Noëmie, sa sœur de sang, qui la raisonne, lui remonte le moral, la pousse à toujours donner le meilleur d’elle-même, la fait rire et partage un petit bout de fanatisme pour Tokio Hotel avec elle.
« On choisit ses amis, pas sa famille » dit-on. Mais et si… Ah ! Le voilà le « Et si » ! Et si on pouvait choisir sa famille,… Incontestablement c’est eux qu’elle aurait choisit. Après tout, quoi de plus ennuyeux qu’une famille banale sans histoire ?
Maud, avec qui elle allait manger des bonbons en ville et avec qui elle bavait devant les posters de Leonardo Di Caprio.
Anaële avec qui elle rigolait et parlait de tout.
Anaïs, éperdument amoureuse de son prof d’histoire de 60 piges. Qui cherche à travers cette relation foireuse qu’elle entretient avec lui, un père avant tout.
Christophe, son premier baiser, ses premiers sentiments amoureux, sa première fois, ses premiers sentiments haineux, sa première chute, son premier vice.
Anne Sophie, qui, de peur de la décevoir, lui cachait tout, la protégeait. N’était-ce pas Justine la plus vieille pourtant ?
Sophie, la preuve vivante que l’argent ne fait pas le bonheur.
Charlène, légère et simple, parce que sa vie est trop dure.
Pauline, qui a bravé l’océan indien et la méditerranée, qui a tout plaqué pour rejoindre la métropole et se frayer un chemin.
Et Allison… Et Allison… Peut-être l’amitié la plus sincère et fidèle qu’elle ait pu entretenir jusqu’à aujourd’hui. Son premier concert de Tokio Hotel. La seule à qui elle ose se confier.
Un coup de coude la ramène à la réalité.
« Grouille toi, l’embarquement va bientôt se terminer ! »
Et Thomas. Elle se souvient encore, alors qu’ils n’étaient qu’en 4ème, de quelle manière langoureuse il prononçait son prénom en cours, alors que ses hormones à lui étaient en pleine ébullition. Le seul qui lui soit resté fidèle depuis cette période ingrate qu’a été le collège. Celui avec qui elle va partager ces quelques mois outre-Manche. Celui qui l’appelle affectueusement ma fidele compagne de toujours.
« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort », dit-on. Possible.
Son cœur bat à tout rompre, et pourtant elle est sereine. Sereine face à ce bout de passé qui lui appartient. Prête à tourner la page pleine de ratures, pour écrire sur une page vierge, la suite de son périple.

Mercredi 11 février 2009 à 0:55

http://espoir.d.un.meilleur.demain.cowblog.fr/images/blog1.jpgMh. Une autre envie passagère la prend soudain. Elle imagine déjà la réaction que pourraient avoir ses proches s'ils avaient connaissance du nombre de blog qu'elle gère déjà. Et de quelle façon elle pourrait justifier ces actions compulsives. Mais après tout le problème n'est pas tant ses proches. Sa conscience lui fait défaut et semble lui envoyer des signaux. Comme si tout ce qu'elle décide d'entreprendre est sujet à une honte suprême.



- Oui mais sur cow blog, les habillages sont beaux !
- Et alors ? Est-ce que tu crois franchement que tout ira mieux parce qu'ils ont des beaux habillages ? lui demandrai durement la petite voix.
- Non... répondrait-elle après avoir hésité, avec une petite mine. Comme un enfant reconnaitrait une faute.



Non, c'est vrai. Sa vie n'est pas plus belle. Mais elle n'est pas plus dure ainsi. Alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

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